Les guerres mondiales : des vignes au combat
Si le phylloxéra attaquait les ceps, les guerres ont heurté les cœurs et les bras. À chaque conflit, ce sont les vignerons en âge de travailler qui quittent leur terre. Et ce n’est sûrement pas un hasard si certains ont comparé la saignée humaine de 14-18 à une sorte de phylloxéra national.
La première guerre mondiale : l’absence des hommes
Entre 1914 et 1918, ce sont des fils, des frères et des maris qui désertent les champs pour monter au front. Au Pallet, comme ailleurs, les femmes jouent alors un rôle clé pour maintenir les exploitations à flot. Les outils se font parfois rudimentaires, les parcelles laissées à l’abandon faute de main-d’œuvre. Pourtant, et malgré la douleur des pertes humaines - avec près de 1,5 million de morts en France, chaque village a son lot de noms gravés sur les monuments aux morts -, les vignobles survivent. Certains disent même que le vin qui continue d’être produit pendant ces années vient « du courage autant que de la vigne ».
La seconde guerre mondiale : entre restrictions et marché noir
Les années 1939-1945 apportent leur lot de tensions. Les Allemands s’installent dans la région, imposant des quotas, réquisitionnant parfois des bouteilles ou des récoltes. Mais ici, les vignerons du Pallet savent aussi se montrer débrouillards. Certaines familles cachent des barriques, d’autres troquent le vin au marché noir pour obtenir de quoi subsister. Et puis, il y a ces anecdotes si humaines : un vin partagé en cachette, une cuvée discrètement élevée pour des jours meilleurs.
Le retour à la paix : reconstruire une viticulture
Après 1945, tout est à refaire. Pas seulement dans les vignes, mais aussi dans les esprits. On s’organise en coopératives pour mutualiser les efforts, on investit dans des outils modernes pour aller plus vite, on se relève, tout simplement. Des décisions courageuses sont prises, comme celle de viser une meilleure qualité, quitte à réduire les volumes. C’est encore une fois ce lien avec la terre qui pousse tout le monde à repartir, à ne pas abandonner.