Des méthodes de culture exigeantes, entre tradition et renouveau
Les vignerons du Sèvre-et-Maine n’ont jamais hésité à expérimenter, ni à revenir à des pratiques anciennes. Depuis 20 ans, on voit émerger chez nous un vrai retour aux sources. Plus de 1 domaine sur 3 est aujourd’hui en bio ou en conversion, selon l’Observatoire des pratiques Interloire 2023, et beaucoup de vignerons reviennent au travail du sol. Les rendements sont limités à 55 hl/ha (chiffre INAO), mais la majorité des propriétés, notamment en cru communal, vise plus bas pour une meilleure concentration.
Les vendanges restent essentiellement manuelles pour les meilleures parcelles — une contrainte forte, mais elle permet de sélectionner les plus beaux raisins et de garder la fraîcheur nécessaire à l’équilibre du vin. Sur l’appellation, 87% des exploitations sont familiales ou indépendantes, un taux nettement supérieur à la moyenne nationale (Source : Agreste Bretagne-CEA 2021).
Le travail sur lies, signature du Muscadet
Si une chose fait le caractère du Muscadet Sèvre-et-Maine, c’est bien l’élevage sur lies, une tradition locale revendiquée dès le XIXe siècle. Le vin est conservé, souvent jusqu’au printemps, voire plus longtemps pour certains crus, sur les levures mortes issues de la fermentation (lees). Cette patine lui confère un profil singulier :
- Plus de complexité aromatique (brioche, fruits à chair blanche, notes iodées)
- Un toucher de bouche légèrement crémeux, sans perdre la tension
- Une capacité de garde étonnante (jusqu’à 10-15 ans sur les plus belles cuvées, exceptionnel dans la Loire pour des blancs secs à petit prix)
En 2022, près de 80% des Muscadets Sèvre-et-Maine ont été mis en marché avec la mention « sur lie » (source : Interloire/VDQS).