Qu’attendre pour les années à venir ?
Difficile de prédire l’avenir, tant il dépendra d’un climat de plus en plus erratique. Une chose est sûre, selon l’étude Phénoclim-ATMO (2010-2020), le risque de voir se produire des gelées tardives sur une vigne déjà débourrée augmente. Le cumul d’anomalies (doux en mars, chaud en juillet, sec en août) demandera aux viticulteurs d’être toujours plus réactifs et inventifs.
Des pistes sont explorées à l’échelle collective : intrants moins nombreux, tours anti-gel, vinification en amphores pour préserver la fraîcheur, retour à quelques gestes d’antan, mais aussi l’appui scientifique. L’INRAE et l’IFV déploient par exemple au Pallet un réseau de capteurs pour affiner les connaissances sur la maturation des raisins et permettre des décisions éclairées à l’échelle de la parcelle.
Longtemps, la vigne du Pallet s’est contentée d’accompagner les saisons. Aujourd’hui, c’est à nous d’accompagner la vigne, de l’aider à s’ajuster à ce qui ressemble à un nouveau calendrier, ouvert et mouvant. Si le réchauffement climatique bouleverse nos repères, il pousse aussi à chercher, à inventer, à transmettre. Dans le quotidien comme dans nos verres, cette adaptation continue, c’est peut-être cela qui, demain, fera la grandeur discrète du Muscadet du Pallet.